Je suis inconsolable... Je me sens
tellement coupable… tellement mal en dedans…. L
Je ne pensais
jamais avoir un chien. J’ai toujours pensé que c’était beaucoup trop de boulot
et qu’un chien, ben c’était ou plutôt, que ce n’était qu’un animal qui me
demanderait la porte pour sortir aux 10 minutes, qui m’obligerait à le promener
et à jouer. En plus que je devrai ramasser ses besoins, nettoyer les planchers
plein de poils etc… Bref, je n’ai jamais vraiment voulu d’un chien ou de tout
autre animal.
En 2004, ma nièce
est venu chez moi avec son chien tout noir et d’un calme désarmant. Il
n’aboyait pas ou presque pas… Je vivais à Ste Anne des Lacs avec comme seule
clôture, la forêt tout autour!
Nous promenions
donc le chien dans cette forêt quand je
proposai de le laisser libre…. Avec un peu d’hésitation, Myriam accepta, au
grand plaisir de l’animal… La liberté!! Il était si beau à voir. Libre et heureux en pleine connexion avec l’environnement…..
Le lendemain nous
sommes allées au SPCA de Ste Agathe. Nous espérions un beau chien noir qui ne
jappe pas J
Une belle Labrador
noire s’est approché de Laurence tout doucement. Laurence se retourna vers moi
pour me dire : « on a trouvé ».
Vanda avait 3 mois. Elle avait été abandonnée ;(
Pour le retour à la
maison, Laurence s’est assis sur la banquette arrière avec Vanda pour qu’elle
soit rassurée… Elles étaient si mignonnes toutes les deux dans le rétroviseur.
Ainsi commença une
nouvelle vie pour nous trois. Son nom
sur le certificat était Dalhousie, née le 10 janvier 2004. Nous l’avons appelée
Vanda, comme l’orchidée ;)
Nous lui avons
donné la plus belle vie qu’un chien puisse avoir. (je sais, je sais tous les
maitres diront la même chose :-)
Vanda n’a jamais
été seule. Au début Laurence travaillait de la maison, et
s’assurait que Vanda sorte plusieurs fois par jour en forêt et elles allaient au lac
dès que la température le permettait. Vanda a côtoyé très jeune l’énergie des
arbres, des plantes et des fleurs en suivant Laurence partout ,dehors, ou
dedans, elle qui travaillait avec le monde végétal si vibrant.
Puis, ce fut à mon
tour de travailler de la maison et même scénario. Je découvrais en même temps
que Vanda toute l’énergie que dégagent les arbres.
Elle avait près de
neuf mois quand elle jappa pour la première fois. Comme nous vivions en pleine
forêt, il n’y avait personne autour. Un jour où je réceptionnais un colis à la
porte, quelle ne fut pas ma surprise d’entendre Vanda aboyer…. Je me suis dit, eh ben, c’est bien un chien
... ;)
Nos amies avaient
adoptées Vanda et s’occupaient d’elle aussi bien que nous quand nous décidions
d’aller en vacances.
Si nous devions
s’éloigner de la maison pour plus de 3 heures, nous faisions appel à une
gardienne de chien qui vivait près de chez nous… Marité a été la dog-sitter de Vanda pendant plusieurs
années. Nous l’amenions aussi chez elle les jours où nous devions travailler à
l’extérieur de la maison. C'était comme aller à
la garderie avec son enfant… Marité, tout
comme nous, aimait les longues balades, été comme hiver, au plus grand plaisir de
notre belle Labrador.
Au fil des années,
nous avons pris des vacances à 3. Vanda avait sa banquette arrière juste pour
elle et était d’un calme parfait pour les longs voyages en voiture. Nous avons, pendant plusieurs années, réservé des gites de vacances, uniquement là où on acceptait
les chiens.
Vanda a été aux
lacs été comme hiver. Nous suivant en raquette l’hiver ou directement dans le
lac l’été. Elle a connu la mer et les vagues qu’elle acceptait sans broncher
en autant qu’elle puisse voir la balle qu’elle poursuivait.
Elle a pris
l’avion, le bateau et fait de nombreuses balades en voitures. La vie de tous
les jours avec Vanda était facile. Elle aimait marcher et jouer à la balle. Au
hockey comme au foot ;)
J’ai passé les 10
dernières années à parler avec Vanda. Oui oui parler… en tout cas à échanger
avec Vanda J
Jamais, je n’ai
senti une connexion comme celle- là avec un animal… presque jamais avec les humains ( comme celle-là du moins, si puissante) mais encore moins avec un animal.
Une connexion in-des-crip-ti-ble, est le seul mot que je puisse utiliser.
Ces 3 dernières
années passées en France, je me suis amusée à échanger de plus en plus avec
Vanda. Je m’efforçais de ne pas lui adresser la parole à haute voix, seulement
en moi, je lui indiquais ce que je voulais lui faire comprendre. Et ça
marchait. La télépathie pure et simple.
Puis au fil du
temps, je lui parlais en attendant sa réponse qui venait par ma propre voix…
hehe… je vous entends d’ici dire … ça y
est, elle a pété un boulon… haha… mais non… quiconque a une telle connexion
avec son animal vous dira comment ça peut être puissant l’échange non-verbal
avec son chien.
Ces 2 dernières
années, pour ne pas dire 3, elle a commencé à souffrir d’arthrose. Nous avons
hésité longtemps à lui donner des anti-inflammatoires au quotidien, mais sans
ceux-ci, elle ne marchait tout simplement pas. La dose a augmenté
progressivement pour atteindre le maximum permis. Nous lui avons également
acheté les meilleures croquettes adaptées à cette maladie, en plus des huiles
essentielles et des potions magiques que Laurence préparait pour sa bouffe et
aussi pour améliorer son poil, qui en prenait parfois un petit coup à cause de
la médication…
Depuis quelques
mois, elle ralentit encore un petit peu plus. Ses pattes arrières ne veulent
plus supporter tout ce qu’elle ne peut plus faire avec celles de devant… Quelle
tristesse de la voir avancer L.
Mais la question
qui tue est : Souffre-t-elle? Où
tracer la ligne entre l’acceptable et l’inacceptable ??? Est-ce trop tôt pour
l’envoyer dans l’absolue? Avons-nous le droit d’une telle décision? Avons-nous le droit de la garder avec nous ? Je meurs un petit
peu chaque jour à force de me tourmenter avec ces questions...
Chaque matin elle
vient chanter au bord du lit pour nous dire bonjour. C’est assez surprenant
d’entendre et de voir un chien
chanter comme cela. Le reste de la journée, ben elle dort, mange et fais ses
besoins. Puis on recommence, elle chante un p’tit coup, mange, sort, dort, fait
ses besoins etc etc… Même si chaque pas à l'air d'un effort incroyable, on dirait qu'elle sourit toujours :-).
Où tracer cette
putain de ligne?
Nous sommes
toujours avec elle et tentons de lui offrir une qualité de vie exceptionnelle à
la hauteur de ce qu’elle vaut pour nous.
J’ai souvent dis
que ma relation avec Vanda avait été comme celle d’avec un maitre. Elle vivait
tellement dans son moment présent que juste de la regarder me rappelait à quel
point il était important de ne pas sombrer dans d’inutiles pensées néfastes ou
des to do list du genre il faudrait ben que…
Un maitre, oui!
C’est ce que Vanda a été pour moi. J’ai si
souvent oublié qu’elle était un chien…
J’ai tellement
appris à ses côtés. Ces jours-ci, je lui demande en silence, je lui crie
dessus, je pleure à côté d’elle en l’implorant de me faire un signe… de me dire
à sa manière ce qu’il faut faire.
Elle titube parfois
en marchant, elle chaloupe du train
arrière mais continue quand même de sourire.
Je suis bouleversée
ce weekend… Vivre avec cette dualité comme question incessante, ben c’est
horrible. Quand ma mère a été dans le coma, j’ai vécu dans une bulle, comme dans une sorte d’état
second. On croise les gens, on a aucune envie de sourire, ni de parler. On
entend rien, on ne voit rien… on ne veut rien entendre, on ne veut rien
partager … et de toute façon, personne ne se doute de la peine que l’on
éprouve… Pour moi ces derniers jours,
ben c’est pareil!
Nous avons décidé
de lui offrir le plus beau weekend, son dernier….mais vivre ces derniers jours en sachant que c’est
la fin est ab-so-lu-ment horrible.
Eh oui… tout s’est écroulé
si vite depuis que nous sommes en France. Nous avons fait en sorte que Vanda
puisse vivre le plus longtemps possible sans trop souffrir mais le traitement
quotidien qu’elle prend depuis presque 3 ans ne suffit plus.
Nos longues marches
quotidiennes me manquent énormément. Je me suis souvent demandé si elles lui
manquaient aussi. Au fil des ans, j’ai appris à suivre sa cadence de plus en
plus lente et de regarder les fleurs poussées pendant qu’elle sentait tout ce
qu’il y avait à renifler. Je paye d’ailleurs de ce manque d’activité physique
mais je n’ai jamais été capable de laisser ma chienne derrière. J’avais décidé
de vivre ces dernières années avec elle, pour elle et je l’ai fait jusqu’au
bout. 24heures sur 24 ces derniers 5 ans.
Combien de fois,
après ma méditation du jour, me suis levée, d’un bond, pour aller retrouver ma
belle Vanda bien endormie dans l'autre pièce. Je me collais à son dos et lui répétais
télépathiquement comment je l’aimais, qu’elle pouvait dormir tant qu’elle
voudrait puis je lui faisais des massages aux pattes pour alléguer son mal.
Elle avait l’air
d’un ours. Un ours du Canada que nous nous plaisions à dire aux gens qui la
croisait, surtout en France. Cela les faisaient bien rigoler, eux, plus habitués à des petites
races de chiens.
Elle était si belle à la sortie d’une baignade à la mer, se
roulant de tout son long dans le sable, pour se sécher j’imagine.
Cette publication
est un hommage à ma chienne Vanda. Quand j’aurai terminé d’écrire ces mots qui
soit dit en passant sont au jour le jour depuis Vendredi….eh ben elle ne sera
plus là.
Comment imaginer une
fin à un si beau 10 ans et 5 mois de vie de chien. Je ne sais pas. Nous avons partagé de si
bons moments.
Je n’arrive pas à
la regarder en face ce weekend sans me sentir coupable de ma/notre décision. Je
pleure en la caressant. Je lui répète que je ne l’abandonne pas, que ce sera un
geste d’amour… Il n’y a rien pour me consoler…
je ne savais pas que ce serait si difficile de dire au revoir à ma
chienne.
J’essaie de
m’occuper mais mes pensées sont entremêlées de beaux souvenirs et de
culpabilité.
Vanda n’aime pas me
voir pleurer, et je ne cesse de pleurer… J’essaie de lui offrir de beaux
moments et mon cœur est si triste … Elle le sent. Je lui demande « Et si
je me trompe? », « Et si il est trop tôt? »
Elle a mis la patte
sur mon bras comme pour me calmer… Jusqu’à la fin elle aura été là pour moi,
c’est incroyable.
Je sais bien que ce
n’est pas tout le monde qui aime les animaux au point d’en faire tout un plat
comme j’en fais un. Mais voilà, j’écris pour moi, pour me libérer, me
déculpabilisé, je ne sais pas L
Son départ est pour
moi un vrai déchirement. Vanda laisse un grand vide dans la maison, dans le jardin,
dans mes/nos habitudes. Son absence partout où je regarde est indescriptible.
Je me console à
l’idée qu’elle ne souffre plus, qu’elle a tout fait pour rester avec nous sans jamais
trop faire de bruit.
Merci Vanda d’avoir
décidé de faire partie de ma/notre vie. Je t’aime et JAMAIS je ne t’oublierai!
Merci à vous de
m’avoir lu. Merci de comprendre et respecter mon silence pour un p’tit moment,
un long moment… je ne sais pas… L
Di de Die