Ensuite, il y a les « les autres » qui restent, ceux qui en d’autres mots sont en deuil.
Enfin, il y a « les autres » qui nous côtoie de près ou de loin... et c’est à eux que je ferai référence ici.
Il y a quelques jours, j’ai perdu subitement mon
grand frère. Je suis incapable de dire que c’est bien trop jeune pour mourir,
parce que je crois qu’il n’y a pas d’âge pour partir.
Il est clair que dans notre société, on ne nous
prépare pas à la mort. Bien que nous allions tous mourir un jour, nous ne
sommes jamais vraiment préparés à la mort d’un de nos proches. Certaines morts font
suite à une longue maladie, d’autres surviennent quand l’âge rend la séparation
charnelle plus acceptable. Il y en a
d’autres qui meurent suite à un accident ou tout simplement comme ce fut le cas
pour mon frère, subitement, naturellement, à l’âge de 63 ans.
Personnellement, je n’ai pas peur de mourir. J’accepte
la mort comme un passage normal de la vie humaine. C’est pour moi l’étape
finale, le grand saut.
Ce que je vis difficilement suite à la mort d’un de
mes proches, c’est le silence des « autres ». Je ne sais pas si c’est culturel ou si c’est l’éducation
de chacun, mais je ne comprends pas les gens qui ne font aucun effort dans ces circonstances, pour m’offrir
leurs condoléances…
Il y a des personnes dans mon tout petit village qui ont
perdu leurs compagnes dernièrement et je me suis empressée d’aller leur offrir
mes sympathies. Il était impensable pour moi voire inacceptable de faire comme si
de rien était….
Dans ma vie, j’ai déjà perdu mes grands-parents, mes
parents, un neveu, des oncles, des tantes des amis puis mon frère. À chaque
fois, j’ai été frappé par le silence des autres. Quand ma mère est décédée, j’ai dû exprimer à certains que je n’avais pas la lèpre, que j’avais simplement de la peine et qu’il n’avait pas à avoir peur de moi, qu’ils pouvaient s’approcher de moi sans que je leur fasse du mal…
J’ai aussi reçu des témoignages d’amitié extraordinaires et en grand nombre. J’ai reçu des visites, des lettres, courriels, des appels, et chacun de ces gestes resteront gravés dans mon cœur à jamais!
On dirait que le silence de certain restera également gravé en moi…
Nous vivons à l’ère de la technologie et même les plus timides peuvent se cacher derrière un texto, un sms, un courriel ou encore la boite vocale…
Je comprends qu’il y en a qui sont timides ou ont peur d’être maladroit, mais cela m’attriste de voir que certains savent où nous trouver quand ils sont dans le besoin, mais qu’ils nous oublient quand on a besoin…
Je me demande à chaque fois que je vis ces silences, si ces mêmes personnes aimeraient qu’on les évite quand ils perdront un être cher… Évidemment pour moi, c’est impensable d'agir ainsi, mais cela me fait tout d'un coup réfléchir au genre de personne avec qui j’ai envie de continuer mon p’tit bout de chemin.
La vie est courte… et l’important est d’être bien entourée !
Pensez-y !